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« boues rouges » questions-réponses


Surveillance des rejets en mer - indépendance des études

Qu’y a-t-il dans les « boues rouges » de Gardanne ?

Ce sont des résidus minéraux dans lesquels on retrouve les composés présents dans la bauxite : à savoir principalement de l’oxyde de fer (d’où leur couleur très rouge), de l’oxyde de titane, de l’oxyde d’aluminium ainsi qu’une faible proportion d’autres métaux : chrome, vanadium principalement.

Ils sont lavés à grande eau pour les débarrasser de 97,5% de la soude dont ils sont imprégnés (la soude est utilisée pour extraire l’alumine). Cette eau sodique est récupérée dans le procédé.

Ces résidus de bauxite mélangés avec de l’eau sont communément appelés « boues rouges ». A Gardanne les « boues rouges » envoyées en mer sont composés de 5% de résidus de bauxite et de 95% d’eau.

Est-ce que les « boues rouges » de Gardanne sont les mêmes que celles qui se sont déversées en Hongrie en 2010 ?

Les résidus de bauxite de Gardanne et de Hongrie sont différents : à Ajka, les brûlures ont été causées par la forte proportion de soude des boues stockées dans les bassins. A Gardanne la proportion de soude dans nos rejets est environ 4 fois plus faible que celle d’Ajka.

Pourquoi rejeter les « boues rouges » en mer ?

Au début du XXème, les résidus de bauxite étaient stockés mélangés à de l’eau (« boues rouges ») dans de grands bassins sur le site de Mange Garri, commune de Bouc-Bel-Air. Cette technique est devenue incompatible avec le développement de la production dans les années 1960.

Après avoir mené des études d’impact pendant 4 ans, une conduite de 55 km de long a été construite en 1966, à 8 km au large de la côte. Par 320m de fond, les résidus de bauxite et l’eau s’écoulent dans la fosse de la Cassidaigne, profonde de plus de 2 000m.

Est-ce que toutes les « boues rouges » de Gardanne sont rejetées en mer ?

Non, depuis fin 2010, 60% des résidus de bauxite liquides sont rejetés en mer et 40% sont déshydratés à terre. Fin 2015, les rejets en mer de résidus de bauxite solides cesseront.

Jusqu’où les dépôts de « boues rouges » s’étendent-ils ?

CAMPAGNE ALPCAST 2002 - Auteurs : Arnoux et Stora, 2003

Le Comité Scientifique de Suivi (CSS), mis en place en 1995, et chargé de l’évaluation de l’impact de ces rejets a produit des cartes représentant l’étendue géographique du dépôt à partir des prélèvements réalisés sur les différentes stations lors des campagnes en mer tous les 5 ans.
Les résidus s’écoulent préférentiellement vers le fond en raison de leur densité préférentiellement dans l’axe du chenal puis vers l’ouest en raison de leur entraînement par le courant liguro-provençal  .

Est-ce que ces rejets dans le milieu marin font l’objet d’une surveillance ?

L’usine de Gardanne est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement. Une Autorisation Préfectorale fixe les conditions de rejet des résidus de bauxite dans le milieu naturel.
Les quantités mais également la qualité des rejets sont strictement encadrées et contrôlées notamment par la DREAL et la Police de l’Eau (DDTM  ).

Depuis 1995, le Comité Scientifique de Suivi (CSS) nommé par arrêté Préfectoral, fait réaliser des études spécifiques permettant de mieux comprendre l’évolution et les impacts de ces rejets de résidus de bauxite sur le milieu naturel.

Le Comité Scientifique de Suivi se réunit chaque année en séance plénière et publie un rapport annuel complet qui est présenté au Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST).

Le CODERST, composé des services de l’Etat, des Collectivités Territoriales, de représentants d’associations, de professionnels, etc, peut suggérer des études complémentaires à celles proposées par le Comité Scientifique de Suivi. Celles-ci sont réalisées dans le cadre des programmes d’études règlementaires.

Quels types d’études ont été réalisés ?

Toutes les études sont réalisées par des scientifiques indépendants.

Plus de 80 études ont été menées avant l’installation de la canalisation de rejet et depuis sa mise en service. Ces études visent à mesurer l’évolution des résidus dans les fonds sous-marins, les impacts sur la faune, ainsi que les impacts sanitaires de ce rejet.

Des prélèvements de fonds sous-marins sont réalisés tous les 5 ans, (de - 230 m à - 2500 m de profondeur) qui permettent plusieurs types d’études et d’analyses :

Qui compose le Comité Scientifique de Suivi (CSS) ? Est-il indépendant ?

Le CSS est composé de 7 membres tous nommés par le Préfet sur proposition de son Président Jean-Claude Dauvin (Alteo ne participe pas au choix des scientifiques). Ce sont des personnalités reconnues dans leurs domaines de compétences : écotoxicologie  , radioécologie, écologie marine, halieutique  , gestion et valorisation des résidus. Le Président du CSS est également nommé par le Préfet.

Le CSS a été renouvelé 5 fois depuis sa création. Sur un total de 19 scientifiques, 18 ont été renouvelés, seul le président siège depuis la création du comité. Ces scientifiques occupent (ou ont occupé) des postes de responsabilité à l’Université, dans des cabinets scientifiques… Selon le sujet, des experts extérieurs au CSS sont invités pour apporter leurs compétences et leurs analyses sur des sujets touchant à la fois le devenir des résidus en mer et sur la Bauxaline®.

Le Comité Scientifique de Suivi (CSS) est-il payé par Alteo ?

Les membres du CSS ne sont pas rémunérés. Ils reçoivent uniquement des défraiements pour leurs frais de déplacements. Les défraiements du Président du CSS font l’objet d’une Convention Alteo/Université de Caen Basse Normandie lui permettant de réaliser le Rapport annuel du Comité Scientifique de Suivi.

Il a également publié une synthèse de travaux réalisés depuis le début des travaux du CSS dans la revue internationale Marine Pollution Bulletin.

Les études réalisées sont-elles indépendantes

Elles sont indépendantes. L’État règlemente et contrôle les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Le Comité Scientifique de Suivi (CSS) nommé par la préfecture préconise des études. Elles sont faites par des cabinets d’étude scientifiques indépendants dont les compétences sont validées par le CSS.

Il est arrivé qu’Alteo travaille avec des laboratoires dont certains collaborateurs étaient aussi membres du CSS. Dans ce cas, les membres concernés ont quitté le CSS et ont été remplacés par d’autres scientifiques.

Les études réalisées sont-elles suffisantes pour connaître l’impact de ces rejets, en mer comme à terre ?

Elles sont nombreuses et régulières. Le Comité Scientifique de Suivi (CSS) a recommandé de nombreuses études dont : écotoxicologie   ; études de la radioactivité des résidus en mer ; étude des risques de contamination humaine via la consommation de poissons pêchés dans le canyon de Cassidaigne, etc. Ces études ont été réalisées et leurs résultats figurent dans les rapports annuels du CSS (consultables sur le site Internet d’ALTEO).

D’autre part, des chercheurs ou organismes indépendants publient régulièrement des études sur le canyon de Cassidaigne : par exemple l’étude de 2012 sur les foraminifères   du canyon de Cassidaigne de Christophe Fontanier maître de conférences (Université d’Angers) (Marine Pollution Bulletin).


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Mise à jour : 7 août 2014