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Un code de « bonne conduite » ?

Les résidus provenant de la production d’alumine à partir de Bauxite sont transportés, depuis 1966, dans une canalisation qui relie le site de Gardanne à la mer, à l’entrée de la calanque de Port-Miou dans la baie de Cassis.

Cette activité s’exerce dans un cadre réglementaire extrêmement précis.

 

Cadre réglementaire :

  • 04/01/1966 : Décret d'Utilité Publique, pour l'installation du pipe-line, après enquête publique,
  • 23/05/1966 : Arrêté Préfectoral, autorisant l'établissement de Gardanne à occuper le domaine public maritime sur le tracé du pipe-line.

L'établissement de Gardanne est régi - comme 50 000 autres entreprises en France, pour leurs activités de production et/ou de stockage - par la loi du 19 juillet 1976 sur les "Installations classées pour la protection de l'environnement" et le décret d'application du 21 septembre 1977.

Dans le cadre de cette loi, l'Arrêté Préfectoral d'autorisation du 24 mai 1978, réglemente le fonctionnement des installations de fabrication de l'alumine.

Une conduite réellement à l'abri des risques ?

Le parcours à terre est pour partie souterrain. La partie immergée de la conduite est protégée dans sa partie la plus exposée pour éviter d’être accrochée par les ancres de bateau. Lors de sa conception, des études poussées ont été menées quant à la durabilité des matériaux et la protection face aux risques de corrosion.

Emprise de l'occupation du domaine public maritime par la conduite

La conduite, d’un diamètre de 30 centimètres, suit d’abord un parcours terrestre entre Gardanne et Cassis de 47 kilomètres. Elle est en majeure partie enterrée, et pour la partie à ciel ouvert, elle suit le tracé d’une ancienne voie ferrée. Chaque jour, une équipe de deux spécialistes parcourt le trajet terrestre de la conduite pour en vérifier l’état.
En débouchant dans la calanque de Port-Miou, la conduite circule dans une galerie en béton qui la conduit jusqu’à une profondeur de 40 mètres. La forme en trapèze de cette galerie la protège contre d’éventuels dégâts que pourraient provoquer les ancres de bateaux.

La pression et la corrosion n’ont-elles pas endommagé la conduite avec le temps ?

La conduite est en acier recouvert de matériaux protecteurs, elle est ainsi apte à résister à une pression de 50 bars.
Très éloignée du continent (7 Km), posée sur les sédiments qui couvrent le plateau continental, elle débouche en grande profondeur (-320 m) et précipite les résidus, du fait de la grande déclivité et par simple effet de gravité, vers les grands fonds (-2 400 m) de la fosse de Cassidaigne.

Une technologie inspirée des gazoducs méditerranéens

Le tracé sous-marin a été défini sur la base des sondages bathymétriques effectués par les Campagnes Océanographiques Françaises et la Comex. La pose de la conduite a été effectuée selon la technique utilisée pour l’implantation de gazoduc en méditerranée. Elle a été réalisée sous le contrôle d’EDF-GDF qui a inventé le brevet et sous la responsabilité de la Société L.C.I. (Les Conduites Immergées).

Les tubes sont protégés par un enrobage composite de 0,7 cm d’épaisseur habituellement utilisé en mer, appliqué pour les parties courantes en usine et pour les joints directement sous l’eau au moment de l’installation.

Une protection cathodique isole électriquement la partie terrestre de la conduite de la partie immergée. En mer, un autre enrobage isole la conduite sur toute sa longueur et un revêtement spécifique protège son extrémité. L’ensemble de ce dispositif a été conçu et réalisé par le Service de Protection des Ouvrages de Gaz de France.

Y a-t-il eu des incidents notables ? Avec quelles conséquences ?

Aucun incident grave n’a été relevé depuis sa mise en service.
Si cela devait se produire malgré les contrôles, la surveillance permanente de la conduite, depuis l’usine, permet de détecter toute fuite immédiatement. Les pompes qui envoie les résidus à la mer sont alors arrêtées instantanément et les résidus sont transférés sur des bassins tampons.

Seuls trois incidents sans conséquence ont été signalés depuis l’origine de l’installation :

  • En mer, un plaisancier a accroché un câble de protection cathodique, qui a été remis en place dans les plus brefs délais,
  • Sur terre, un tronçon de tuyauterie a été déformé à la suite d’un coup de pelle mécanique sur un chantier qui n’avait pas été signalé. Le tronçon a été immédiatement remplacé.
  • Un incident similaire s’est produit en 2006 sur un chantier de GDF à proximité de notre canalisation.

Quel devenir pour cette conduite ?

Pour s’inscrire dans la politique européenne de développement durable, la quantité des rejets en mer est depuis 1990 en cours de réduction, jusqu’à l’arrêt des rejets solides de résidus de bauxite le 31 décembre 2015. Depuis 2010, la proportion des rejets a été divisée par 5 par rapport à la mise en service en 1986 (rejets depuis 2010 : 180 000 tonnes par an).

Que va-t-on en faire ?

La conduite traverse 14 communes des Bouches-du-Rhône. Alteo Gardanne et les services de l’Etat étudient son devenir. Dans cette attente, les droits d’exploitation de celle-ci sont maintenus.

 


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Mise à jour : 22 janvier 2013