Arrêt des rejets de résidus
de bauxite en mer

Composition des rejets d’eau en mer > Canalisation de la terre à la mer

La canalisation autorisée par arrêté préfectoral

A-t-on pris suffisamment de précautions avant d’installer la conduite ?

Au début des années 1960, 4 ans d’études préalables ont mis en évidence l’absence de nuisances, tant vis-à-vis du patrimoine touristique de la région (plaisance, baignade…) que sur le milieu marin et son écosystème.

Éloigné de la côte, bénéficiant d’une déclivité de plus de 50 %, le débouché de la conduite a été installé précisément là où s’ouvrent des fosses de 2400 mètres de profondeur, vers lesquelles, sous l’effet de leur propre poids, les boues rouges s’acheminent directement.

Cette solution a été choisie après 4 années de recherches, principalement d’études d’impact, menées par des organismes scientifiques qualifiés :

  • Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes de Sète
  • Office Français de recherche Sous-Marine
  • Station Marine d’Endoume
  • Services d’Etudes et de Recherches de la Compagnie Pechiney
JPEG - 426.2 ko
Tracé de la canalisation

Les résidus provenant de la production d’alumine à partir de Bauxite ont été transportés, de 1966 à fin 2015, dans une canalisation qui relie le site de Gardanne à la mer, à l’entrée de la calanque de Port-Miou dans la baie de Cassis. Depuis le 1er janvier 2016, elle ne transporte plus que les eaux de l’usine.

Cette activité s’exerce dans le cadre réglementaire extrêmement précis de l’Arrêté préfectoral du 28 décembre 2015.

Une conduite réellement à l’abri des risques ?

Le parcours à terre est pour partie souterrain. La partie immergée de la conduite est protégée dans sa partie la plus exposée pour éviter d’être accrochée par les ancres de bateau. Lors de sa conception, des études poussées ont été menées quant à la durabilité des matériaux et la protection face aux risques de corrosion.

Emprise de l'occupation du domaine public maritime par la conduite

La conduite, d’un diamètre de 30 centimètres, suit d’abord un parcours terrestre entre Gardanne et Cassis de 47 kilomètres. Elle est en majeure partie enterrée, et pour la partie à ciel ouvert, elle suit le tracé d’une ancienne voie ferrée. Chaque jour, une équipe de deux spécialistes parcourt le trajet terrestre de la conduite pour en vérifier l’état.
En débouchant dans la calanque de Port-Miou, la conduite circule dans une galerie en béton qui la conduit jusqu’à une profondeur de 40 mètres. La forme en trapèze de cette galerie la protège contre d’éventuels dégâts que pourraient provoquer les ancres de bateaux.

La pression et la corrosion n’ont-elles pas endommagé la conduite avec le temps ?

La conduite est en acier recouvert de matériaux protecteurs, elle est ainsi apte à résister à une pression de 50 bars.
Très éloignée du continent (7 Km), posée sur les sédiments qui couvrent le plateau continental, elle débouche en grande profondeur (-320 m) dans la fosse de Cassidaigne (-2 400 m de fond).

Une technologie inspirée des gazoducs méditerranéens

Le tracé sous-marin a été défini sur la base des sondages bathymétriques effectués par les Campagnes Océanographiques Françaises et la Comex. La pose de la conduite a été effectuée selon la technique utilisée pour l’implantation de gazoduc en méditerranée. Elle a été réalisée sous le contrôle d’EDF-GDF qui a inventé le brevet et sous la responsabilité de la Société L.C.I. (Les Conduites Immergées).

Les tubes sont protégés par un enrobage composite de 0,7 cm d’épaisseur habituellement utilisé en mer, appliqué pour les parties courantes en usine et pour les joints directement sous l’eau au moment de l’installation.

Une protection cathodique   isole électriquement la partie terrestre de la conduite de la partie immergée. En mer, un autre enrobage isole la conduite sur toute sa longueur et un revêtement spécifique protège son extrémité. L’ensemble de ce dispositif a été conçu et réalisé par le Service de Protection des Ouvrages de Gaz de France.

Y a-t-il eu des incidents notables ? Avec quelles conséquences ?

Aucun incident grave n’a été relevé depuis sa mise en service.
Si cela devait se produire malgré les contrôles, la surveillance permanente de la conduite, depuis l’usine, permet de détecter toute fuite immédiatement. Les pompes qui envoient les eaux à la mer seraient alors arrêtées instantanément et transférées vers le bassin tampon de Mange Garri.

Seuls trois incidents sans conséquence ont été signalés depuis l’origine de l’installation :

  • En mer, un plaisancier a accroché un câble de protection cathodique  , qui a été remis en place dans les plus brefs délais,
  • Sur terre, un tronçon de tuyauterie a été déformé à la suite d’un coup de pelle mécanique sur un chantier qui n’avait pas été signalé. Le tronçon a été immédiatement remplacé.
  • Un incident similaire s’est produit en 2006 sur un chantier de GDF à proximité de notre canalisation.

 


Canalisation sous-marine – vidéo COMEX


Quels sont les contrôles effectués sur la canalisation ?

JPEG

Le débit de la conduite est contrôlé en permanence et les dysfonctionnements signalés automatiquement par des alarmes.

De contrôles très réguliers sont effectués sur toute la conduite pour prévenir les dégradations.
Les parties de la conduite les plus soumises à usure sont régulièrement remplacées.

Comment est-elle protégée et entretenue ?

La conduite est posée selon la technique des pipe-lines. Elle est protégée par des anodes (protection) qui sont remplacées dès qu’une usure est constatée. La conduite enterrée est isolée électriquement de son environnement par son revêtement. Afin de de palier les défauts de revêtement, le but de la protection cathodique   est d’emmener le potentiel électrique de l’acier dans son domaine d’immunité. Dans la partie immergée, des plongeurs peuvent intervenir sur la conduite pour effectuer toutes réparations nécessaires.

À intervalles réguliers,des protocoles sont appliqués pour s’assurer de l’absence de dégradations :

  • Les protections, nécessaires à une parfaite isolation électrique de la conduite tant dans ses parties immergées, enterrées qu’à l’air libre, sont testées chaque année.
  • Des mesures d’épaisseur sont effectuées régulièrement, selon un rythme différent pour les parties aériennes, enterrées et immergés, pour éviter les fuites. De même, l’état de l’ensemble des joints fait l’objet d’une surveillance fréquente.
  • La résistance hydraulique de Gardanne jusqu’à Port-Miou est éprouvée tous les cinq ans. Tous les cinq ans également, une visite complète de la conduite en mer est réalisée par une équipe spécialisée utilisant un sous-marin habité et des caméras téléguidées.
  • L’usure est contrôlée en continu via une mesure des courants.

Comment s’assure-t-on de l’état de la conduite ?

En plus de l’inspection vidéo tous les 5 ans, des plongeurs inspectent régulièrement la partie où se trouvent les cavaliers bétons. La conduite a été inspectée sur toute sa longueur en 2007 et en 2012. La dernière campagne en 2012 a permis de constater son très bon état. Un robot sous-marin piloté par la Comex l’inspecte régulièrement.

La faisabilité d’inspection grâce à un racleur instrumenté est en cours d’étude.

Est-on sûr de détecter rapidement les fuites ? Que se passe-t-il si ça arrive ?

Il existe un ensemble permanent et régulier de systèmes d’alarmes et de dispositifs de contrôles destinés à prévenir toute anomalie de fonctionnement de l’évacuation des eaux :

  • Un contrôle comparatif de débit en entrée et en sortie de conduite indique d’éventuels problèmes de fuite.
  • Les pressions sont mesurées et enregistrées en six endroits différents de la conduite.

Le moindre problème est immédiatement répercuté par le déclenchement d’une alarme dans la salle du contrôle énergétique de Gardanne, qui déclenche l’arrêt des rejets et la mise en route du dispositif de sécurité de l’établissement. Cette procédure est vérifiée et testée chaque année.

Quelles sont les solutions de rechange dans ce cas ?

JPEG - 33.2 ko
Conduite de secours de la Barrasse à Carpiagne

Des équipements temporaires seraient remis en service :

  • la canalisation de l’ancienne usine de La Barasse qui est toujours en place et prête à l’emploi,
  • le bassin tampon de Mange Garri serait susceptible d’accueillir le stockage des eaux correspondant à plusieurs jours d’activité.

Quels sont les contrôles règlementaires obligatoires ?

L’Arrêté préfectoral du 28 décembre 2015 impose à Alteo des contrôles réguliers de :

  • la conduite tous les ans avec interruption de l’exploitation
  • la canalisation sous-marine, tous les ans (0-60m linéaires) et tous les 5 ans par robot sous-marin (>60m linéaires)
  • la protection cathodique   tous les ans
  • des dispositifs de détection et d’alarme (partie sous-marine) tous les ans
  • du plan de sécurité et d’intervention (partie sous-marine) qui doit être testé tous les ans

Le suivi scientifique est réalisé par l’usine Alteo Gardanne, des organismes indépendants réputés et les administrations concernées par ce type d’installation